« De la probabilité en histoire » de Pierre Vendryès : Quand l’histoire et la science se rencontrent…
Aujourd’hui, je vous invite à vous pencher sur « De la probabilité en histoire » de Pierre Vendryès confronte l’histoire et la science. Quand les faits sont liés les uns aux autres, on parle de relations rationnelles ! Et lorsqu’ils sont indépendants ? On parle de relations aléatoires. 🔎📈
🔄Maintenant, si l’histoire se répète, est-ce rationnel ? N’est-ce pas le fait que de l’homme qui est incapable de s’émanciper d’une certaine rationalité ? Si l’on sait que telle action va mener à tel résultat et qu’il est destructeur, pourquoi répète-t-on la même action ? On parle souvent d’éternel recommencement, est-ce à dire que les probabilités et les choix n’existent pas ?
Une situation rationnelle n’est constatée qu’à posteriori. C’est la résultante. Mais avant de faire cette constatation, il y a forcément eu des probabilités, une estimation des chances. Avant une bataille, on choisit une stratégie dans l’espoir de gagner la guerre. Avant de faire une découverte, on fait des choix, des paris, des erreurs…
Pierre Vendryès pour étayer ses théories prend comme exemple l’expédition d’Egypte de Bonaparte entre 1798 et 1801 qui avait pour but de couper la route des Indes aux Anglais.
Missionné par le Directoire, Bonaparte s’embarque alors avec 50 000 hommes et 800 chevaux pour l’Egypte. Si les desseins sont avant tout politiques, c’est-à-dire chasser les Anglais d’Orient et affaiblir leur commerce, cette expédition militaire revêt aussi un indéniable intérêt scientifique et culturel.
L’auteur nous emmène tout d’abord sur les traces de Talleyrand qui estima dans un premier temps les chances que la France avait à cette époque de prendre possession du territoire égyptien.
L’Egypte était impuissante militairement et donc c’était une chance favorable. Les risques venaient de l’international et des réactions à une invasion, autant de chances défavorables. Talleyrand devait tout prendre en compte. En effet, l’Egypte était une opportunité mais aussi une dépendance africaine de l’Empire Ottoman, qui comprenait aussi les Balkans, en Europe, et en Asie, l’Asie mineure, l’Iraq, la Syrie et la Palestine.
C’est ainsi que de l’espérance historique aux possibilités d’action en prenant en compte les hasards de la traversée, le conflit des chances et l’avenir possible, cette expédition était bien incertaine !
Anecdote : ce livre publié en 1952 pourrait être complété par « L’introduction à la Philosophie de l’Histoire » de Raymond Aron écrit en 1938 où l’on retrouve les limites de la compréhension historique ainsi que l’examen de la part respective de la causalité et de la probabilité en histoire. 💫📚